MÉDECINE INTÉGRATIVE

LA MÉDECINE INTÉGRATIVE

La médecine intégrative est le recours simultané à la médecine conventionnelle et à une ou plusieurs médecines dites “alternatives”, ou non conventionnelles. Elle se développe depuis les années 2000 pour répondre à un besoin et une demande grandissante des patients. Elle répond aussi à la nécessité d’une cohérence et d’une coordination entre les thérapies pour une meilleure efficacité et le bien-être de ces mêmes patients.

Médecine conventionnelle et traditionnelle ou alternative

En effet, la médecine pratiquée en occident, appelée aussi médecine conventionnelle ou allopathique ou officielle, est une médecine performante, souvent hautement spécialisée. Cette haute spécialisation a amélioré l’espérance et la qualité de vie, elle a permis d’éradiquer certaines maladies et d’en rendre d’autres curables , essentiellement par des médicaments et la chirurgie.

Elle répond à des règles basées sur les preuves, c’est à dire qu’un nouveau traitement doit avoir été investigué de manière rigoureuse et indépendante avant d’être déclaré efficace.

Cela a un coût financier d’abord, mais aussi humain: prise en charge de plus en plus technique, chaque spécialiste s’occupant d’un organe ou d’une maladie, temps de consultation diminué, nombreux examens complémentaires plus ou moins invasifs au détriment d’une prise en charge globale. En conséquence le traitement du patient est de plus en plus fragmenté.

Par ailleurs la médecine conventionnelle est souvent moins axée sur la prévention et, dans certaines pathologies, notamment les maladies chroniques, elle a montré ses limites depuis de nombreuses années.

Les médecines alternatives ou complémentaires n’évaluent pas seulement la maladie , mais aussi le patient façon globale: son mode de vie, ses aspects somatiques, émotionnels et environnementaux. Elles émanent souvent des médecines traditionnelles et ont une approche holistique, c’est à dire, qui s’intéresse au patient comme constituant un tout.

Selon l’OMS: « La médecine traditionnelle est la somme totale des connaissances, savoir-faire et pratiques, basée sur les théories, croyances et expériences appartenant à différentes cultures, qu’elles soient explicables ou pas, utilisées aussi bien pour le maintien de la santé que pour la prévention, le diagnostic, l’amélioration ou le traitement des maladies physiques et mentales ».

Ce sont souvent des médecines millénaires qui se fondent sur l’observation des phénomènes naturels et du comportement humain, ainsi que leurs interactions. Elles n’utilisent pas d’examens complémentaires, mais des moyens simples et naturels pour que le corps et l’esprit retrouvent leur équilibre: hygiène de vie, alimentation, activité physique, plantes, massages, acupuncture, yoga, méditation, etc. De plus, l’éducation du patient et la prévention font partie intégrante leur pratique, l’objectif étant de soigner le patient dans son ensemble, corps et esprit, et dans son contexte socio-familial et environnemental afin qu’il reste en bonne santé physique et psychique.

Ces 2 types de médecine, conventionnelle et alternative, se sont longtemps affrontées, les praticiens de la première taxant souvent ceux de la seconde de charlatanisme tout en refusant de leur faire une place pour intégrer l’enseignement de ces médecines ou techniques dans les universités, donc de permettre des formations certifiées et une pratique contrôlée accessible à tous les patients.
Cette opposition n’est pas seulement inutile, mais elle peut aussi être néfaste. En effet, si la médecine allopathique conventionnelle est indispensable pour traiter un grand nombre de pathologies( traumas, cancers, infections, maladies cardiovasculaire, etc), elle est souvent moins performante pour d’autres maladies, notamment les maladies chroniques( syndromes douloureux, syndromes fonctionnels, soins palliatifs, trouble de l’humeur et effets secondaires de la maladie ou d’un traitement conventionnel) pour lesquelles les médecines complémentaires donnent de bons résultats et améliorent la qualité de vie. Pourtant les patients ne sont adressé que rarement et tardivement à ces alternatives par leurs médecins traitants, souvent seulement après échec des traitements conventionnels.
Cela, alors que de nombreuses études, faites dans le monde entier, ont démontré que dans certaines pathologies chroniques, jusqu’à 50% des patients avaient recours à des médecines alternatives, mais seulement 20% en informaient leur médecin traitant. Ceci peut potentiellement entraîner des complications s’il y a incompatibilité entre 2 traitements, notamment avec la phytothérapie ou la pharmacopée chinoise, alors qu’une approche concertée limite la surconsommation médicale et permet une bonne synergie.

Néanmoins depuis quelques années, la prise conscience progresse et, actuellement , il y a 3 chaires de médecine intégrative en Suisse (Lausanne, Berne, Zürich) et de nombreux centres publics ou privés. Cette acceptation a été favorisée par le fait qu’en 2009, le peuple a voté pour que les médecines alternatives soient prises en compte et la constitution suisse a été modifiée en conséquence.

5 médecines alternatives sont reconnues par les instances officielles comme efficaces et utiles: la médecine traditionnelle chinoise MTC, la médecine anthroposophique, l’homéopathie, la thérapie neurale et la phytothérapie.